« Espèce envahissante » s’entend d’un organisme (plante, animal, champignon ou bactérie) qui a été introduit et qui nuit à notre économie, à notre environnement, voire à notre santé. Le terme « envahissant » ne s’applique pas à toutes les espèces introduites, mais seulement aux plus agressives, soit celles qui se reproduisent rapidement et qui modifient de façon importante les milieux où elles s’établissent.
Les espèces envahissantes mettent sérieusement en péril la biodiversité de la planète. Le problème ne tient pas seulement au fait qu’elles viennent d’ailleurs; ces plantes introduites ont des répercussions majeures sur le milieu, transformant le paysage et altérant les fonctions des écosystèmes de façon permanente. À mesure que les espèces végétales et animales indigènes disparaissent par suite d’infestations d’espèces envahissantes, la biodiversité décroît et les habitats sont altérés. Les espèces envahissantes les plus nuisibles sont celles qui transforment un habitat dans sa totalité, parce que de nombreuses espèces indigènes ne peuvent survivre que dans un habitat bien particulier.
Le Yukon est aux prises avec des plantes envahissantes, mais pour l’heure, aucune espèce animale non indigène ne menace le territoire. Certaines espèces animales ont toutefois été introduites, dont la souris commune, le moineau domestique, le pigeon biset, l’épinoche à trois épines, le poisson rouge et d’autres animaux domestiques retournés à l’état sauvage, comme le cheval et le chat. Il se peut que certaines espèces d’insectes aient aussi été introduites.
Le Yukon abrite 154 espèces de plantes non indigènes, mais seulement 20 d’entre elles sont considérées comme envahissantes. Ces dernières peuvent avoir un impact négatif sur les parcours naturels, (en faisant baisser la qualité et la quantité du fourrage), sur les activités forestières, (parce qu’elles rivalisent avec les semis pour la lumière, les substances nutritives et l’eau), sur les activités récréatives (du fait qu’elles encombrent les sentiers et gâchent la beauté des lieux), et sur la qualité de l’eau, (car elles accélèrent l’érosion des berges et la sédimentation des eaux). Cela coûte très cher de contrôler et de gérer les plantes envahissantes, et plus on attend, plus la facture sera élevée.
Au Yukon, nous avons la chance de pouvoir agir avant que ces infestations deviennent coûteuses à contrôler et impossibles à éradiquer.
La hausse du tourisme et du commerce, le transport, l’horticulture, le jardinage, l’utilisation de mélanges de graines (végétalisation, nourriture pour les oiseaux, mélange de fleurs sauvages), les activités récréatives, les animaux sauvages, le bétail, les humains et les animaux de compagnie sont toutes des voies d’entrées qui favorisent la propagation de plantes envahissantes.